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Yeah

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Desde ontem que espero.

Foram 24 horas sentindo a vertigem daquela exacta fracção de segundo que antecede o voo, a sensação única daquele momento em que o pé deixa a rampa e nos lançamos pelos ares.
Na corrida, demasiado curta, o desejo que o tremor das pernas não seja visível aos outros, a incógnita que nos cruza o pensamento como flashes e se resume numa única questão: seremos capazes? A porra da asa voará? Depois o pé deixa a rampa e soltam-se as amarras. Já não há tempo, leva-nos vento.
Foram três semanas revisitando ininterruptamente toda a preparação, todas as precauções tomadas, gerindo silêncio e ansiedades. Uma certeza: estávamos em jogo.
Esta noite marcámos posição, definitivamente. Não importa o depois. Ousámos.
Celebro a notícia que me chega. Não sei onde vai dar mas está feito. Celebro com Sympathy For The Devil, nada como os Stones nos momentos como este...
Esta noite outros gerem angústias e dúvidas… hope you guess my name, oh yeah_ But what's puzzling you_Is the nature of my game, oh yeah
Não sei se estamos preparados mas agora voamos… subiremos no vento? Despenharemos? Não sei… tirámos o pé da rampa, usufruímos esse momento único o pé deixa a rampa e o voo começa.
PS: esperam-nos tempos difíceis mas esta noite celebramos.

la fierte'

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Grand-mère,

Ils sont tous devenus fous. Peut-être est-ce moi la folle puisque je n’ai rien compris. Je ne saisis pas la réelle signification du mot « fierté »... La définition du dictionnaire, qui parle d’un « sentiment élevé de sa propre valeur », est obsolète. Aujourd’hui, « fierté » est un mot banalisé, un mot qu’on utilise pour montrer qu’on n’a pas honte. « Je suis fier d’être noir », « je suis fier d’être européen », « je suis fier d’être hétérosexuel »... Scander sa fierté est devenu une arme parmi tant d’autres contre les obstacles, contre les préjugés. Vous ne m’aimez pas parce que je suis comme ça, mais tenez-vous bien car je suis fier ! Ça ne veut rien dire, grand-mère ! Explique-moi comme si j’étais un enfant qui ne comprend rien... fais-moi un dessin.

Je me dis que je n’ai pas de raison d’être fière d’être celle qui est sur la carte d’identité. Métisse, africaine, européenne, grande... Dois-je être fière d’être une femme, alors que j’avais cinquante pourcent de chances d’être un homme ? Dois-je être fière de la couleur de ma peau alors que la génétique ne m’a pas demandé mon avis (et puisque je suis métisse, on aurait eu des milliers de résultats) ? Dois-je être fière d’une nationalité que je n’ai pas choisie (je suis née là où ma mère se trouvait) ? Si j’avais eu le choix, est-ce que je ne serais pas aujourd’hui un Blond aux yeux bleus en Islande ? Ou un chevalier en Mongolie ? Je ne suis pas fière, mais je n’ai pas honte !

Je ne sais pas, grand-mère... C’est peut-être moi qui ne saisis pas l’étendue de la notion de fierté... Qui ne saisis pas la force et la lutte derrière ce mot... Comment était-ce à ton époque ? Toi, femme africaine et analphabète ? Toi, Négresse dans un empire colonial ? Etais-tu fière de ton état ? Etais-tu fière d’être noire lors des guerres d’Indépendance ? Etais-tu fière d’être africaine pendant les envies de nationalismes ? Etais-tu fière d’être celle que tu étais ? Ou au contraire, comme moi, tu n’avais pas honte d’être Négresse, africaine, analphabète ? Qu’en penserais-tu aujourd’hui si tu voyais tes enfants et ceux des autres derrière ces barreaux d’arrogance et de vanité, scandant des mots qu’ils ne comprennent qu’à moitié... Oui, la couleur de notre peau est la première chose que l’autre remarque en nous. Mais elle ne fait pas de nous ce que nous sommes réellement. Oui, la souffrance est là... ne pas savoir où on est, dans quel endroit on est, où on veut de nous, c’est dur. Bien du sang, des larmes et de la sueur seront versés sur les mots et les banderoles et les menottes et les manifestations et les envies... et les fiertés. Mais peut-être que là aussi, ce ne sera pas de la fierté, mais de la dignité. Et la dignité est un droit universel.

Alors peut-être, là encore, que nous nous sommes trompés de combat. C’est peut-être moi qui ai tout faux, qui n’ai rien compris. Ce ne serait pas la première fois...

Je pense à toi tous les jours, grand-mère. Bien à toi, xi-♥,

Kawyka.


texto de Jo Ann von Haff (uma ternura de menina que conheci no monaco)
http://www.joann-vonhaff.com/
http://www.larevuedesressources.org/article.php3?id_article=948